Pour comprendre comment le processus hypnotique est utilisé par Macron, nous devons poser quelques bases pour commencer.
L’hypnose est un outil, qui permet de mettre une personne dans un état modifié de conscience afin pouvoir directement communiquer avec l’inconscient. Cela permet de libérer des problématiques et d’induire de nouvelles habitudes ou une vision différente de la réalité, cela permet aussi de pouvoir agir sur des parties cérébrales pour par exemple endormir certains nerfs lorsque c’est utilisé en hypnose médical.
La plupart du temps l’hypnose se décompose en plusieurs étapes.
Nous avons tout d’abord le discours pré-hypnotique qui prépare la personne à ce qui va se passer et attirer la personne à porter son attention sur un point précis, puis tout en focalisant l’attention on amène la personne à élargir son champs de vision que cela soit par la vue ou par le discours, puis nous passons à l’induction hypnotique qui va tout en maintenant un champs de vision large par l’effet de truisme amener la personne a se focaliser sur un point et enfin pour obtenir les effets désirés la suggestion.
Tout commence par la préparation du public, plusieurs jours avant les médias annoncent le nouveau discours de Macron. Passé l’effet de sidération nous rentrons dans une démarche de répétition à l’heure pour les chaînes d’infos et la radio, 3 fois par jour, pour les journaux télévisés et enfin tout le temps sur les réseaux sociaux. Nous pouvons associer cela à une forme de discours pré-hypnotique car au fil des jours nous savons ce qui va se dire, les médias jouant le jeu du discours « fuité », mais voulu. Personne ne s’interpose dans ce discours ni journaliste, ni ministres, tout le monde fini par concevoir et accepter ce qui va être annoncé et fait.
La retransmission télévisuelle étant la
plus efficace car nous savons aujourd'hui que les fréquences utilisées par les
téléviseurs autant au niveau de l'image que du son captive le téléspectateur au niveau cérébral et a déjà un effet hypnotique.
Viens
le jours du discours, le président Macron toujours dans le même
décor, toujours avec la même cravate et le même costume pour créer
des repères visuels, apparaît. Il est posé les mains sur la table
comme à son habitude nous retrouvons donc tout nos repères. La voix est posé, douceâtre comme à son habitude pour mieux accompagner la trans hypnotique.
Notre attention est focaliser sur sa personne et sur son discours.
Comme le discours pré-hypnotique a mâcher la grande partie du travail, le simple fait d’apparaître crée un sentiment libérateur dans ce qui va se dire, certains sont encore dans le « il va le dire ou il va pas le dire » créant une confusion mentale qui est aussi voulue par le discours pré-hypnotique.
Dans son discours il annonce : « Il y a une dizaine de jours j’avais fixé un délai » et puis « Nous y sommes ! »
L’induction commence.
En dix point, en dix phrases il expose l’état actuelle des choses à travers une réalité de second ordre, c’est à dire en mêlant des chiffres vérifiable et en combinant le tout avec de la communication et un point de vue subjectif.
Il est intéressant d'associer cet exposé en 10 points qui correspond avec ce qu’il annonce en introduction quand il dit une « dizaine de jours ». C’est un moyen de faire entrer la personne dans une forme de trans en utilisant un truisme. C’est à dire une énumération qui va vous préparer à la suggestion.
De plus les phrases de cette introduction n’ont pas de lien les unes avec les autres mais tout l’art de l’hypnotiseur est de rendre ces phrases comme une suite logique pour captiver l’attention sur un point. En l’occurrence le virus.
Le virus circule en France à une vitesse que même les prévisions les plus pessimistes n’avaient pas anticipée.
Le nombre de contaminations rapporté à la population a doublé en moins de deux semaines.
Hier, 527 de nos compatriotes sont décédées du COVID-19.
Hier, nous avons dénombré près de 3000 personnes en réanimation, soit plus de la moitié des capacités nationales.
A la différence de la première vague, l’ensemble des régions se trouvent aujourd’hui au seuil d’alerte.
Dans de nombreux endroits, pour prendre en charge les patients COVID-19, nous avons commencé à déprogrammer des opérations du cœur ou du cancer – parfois les mêmes qui avaient dû être décalées au printemps.
Nous avons pris des mesures.
Elles étaient déjà difficiles et je sais qu’elles ont été perçues comme telles par beaucoup d’entre vous.
Elles étaient indispensables et elles ont souvent été contestées parce qu’elles ne faisaient pas plaisir.
Elles se révèlent toutefois insuffisantes pour endiguer une vague qui aujourd’hui touche toute l’Europe.
Les 18 points qui suivent sont une justification de ce qui a été fait par le gouvernement et de ce qui est fait au niveau européen. Cela permet de donner de la validité au truisme précédent pour garder l’attention. Là encore c’est une réalité de second ordre qui est employé dans le discours, les faits ne sont pas scientifiques et vérifiables, nous sommes essentiellement dans la subjectivité et la communication.
Viens ensuite le moment de la pré-suggestion en 16 points. Voilà ce que nous souhaitons que vous croyez.
« Nous souhaitons que vous croyez, que nous souhaitons votre protection autant sur la santé que sur l’économie »
Puis la suggestion : voilà ce qu’il va falloir croire... en 33 points.
Alors c’est très intéressant car il dit que nous pourrions « laisser faire le virus mais le conseil scientifique ne le veut pas car il y aurait alors 400 000 morts » Il prend donc une fois de plus la légitimité scientifique pour annoncer un chiffre et des conséquences non vérifiable car nous sommes dans une réalité de second ordre, c’est à dire dans de la communication. De plus il utilise le conseil scientifique pour cet argument et va plus loin annoncer le confinement alors que ce même conseil scientifique s’y oppose. Mais cette fois-ci il ne justifiera pas sa décision par rapport au conseil scientifique.
Il prend ensuite l’exemple du « tester, alerter protéger » qui n’est bien entendu pas viable car le réel terme est « tester, tracer, traiter » C’est pourquoi il balai cette solution en disant que nous sommes les meilleurs en test :
« Mais si ce système peut être efficace avec quelques milliers de cas par jour, nous avons aujourd’hui entre 40 000 et 50 000 contaminations quotidiennes dépistées, sans doute en réalité le double. »
Le « sans doute en réalité le double » montre que nous sommes dans une projection personnel et alarmiste, et donc dans un discours subjectif qui ne peut être vérifié. La réalité scientifique et vérifiable est une fois de plus tordue pour une réalité de communication.
Viens enfin l’annonce du confinement :
« Après avoir consulté les scientifiques, dialogué avec les forces politiques, économiques et sociales, après avoir échangé aussi avec nos partenaires européens, et pesé le pour et le contre, j’ai décidé qu’il fallait retrouver à partir de vendredi le confinement qui a stoppé le virus. »
Ici encore nous avons une distorsion de la réalité. Premièrement il dit « après avoir consulté les scientifiques » mais lesquels ? Car comme nous l'avons vu plus haut et comme on peut le vérifier dans la dernière note du conseil scientifique, le confinement n’était pas préconisé. Il a donc trouvé des scientifiques qui allaient dans son sens pour adapter une réalité. Il dit avoir consulté les forces politiques mais a t’il vraiment entendu ce qu’ils ont dit puisque nous savons que l’opposition n’est pas vraiment ceux à qui il donne le plus de crédit. Les forces économique et sociales, oui mais lesquels ? Le Medef était contre, les représentants des PME - PMI étaient contre.
Il a fini par peser plus le pour que le contre.
Nous voilà maintenant dans une nouvelle réalité, celle qu’il a suggéré. Pour asseoir tout cela il ressort même la phrase « le quoiqu’il en coûte » du printemps dernier et de son propre aveu, là c’est aussi un repère hypnotique sous forme d’ancrage, car souvenons nous du nombre de fois qu’il a prononcé cette phrase pour quelle reste en mémoire. Elle est à présent utilisée dans le sens et dans le souhait de ramener les personnes dans l’état mental qu’ils ont connu au printemps dernier.
Il conclu
en induisant un rendez-vous dans les 15 jours avec un objectif
irréalisable au vu de ce qu’il a annoncé et avec une fausse
promesse de revenir à la stratégie du « tester, alerter,
protéger » balayant une fois pour toute tout espoir de
traitement immédiat. A part le fameux vaccin qui doit arriver à
l’été 2021 ! Date à laquelle tout cela devra se terminer
car nous allons entrer dans une campagne politique pour la
présidentiel 2022 et là nous serons à nouveau dans une nouvelle réalité de communication.
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